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mardi 9 mars 2010

Pierre qui roule n'amasse pas mousse.

Durant l’été de mes 13 ans, j’ai travaillé dans un camp pour déficient intellectuelle. Je dormais dans un cabanon avec quatre autres filles. Quel joie! Disons que cela a été sans doute un été dévoilant. Je me suis ouverte à un monde que je ne connaissais pas beaucoup et qui m’étais dès lors étranger. 

J’aimerais vous dire que cette expérience est celle qui m’a changé, mais ce n’est pas le cas. C’est plutôt lors d’une soirée au camp quand tout les campeurs dormais, moi et les autres filles nous sommes faufilées dans le sous-sol des jeux avec de grosses couvertures et nous avons sortit la télé pour écouter un film. J’avais eu beaucoup de misère à me faire des amis cette été la car les autres filles étaient plus vieilles que moi. Nous avons écouté Le fabuleux destin dAmélie Poulain. Si vous l’avez déjà vu, vous comprenez l’étonnement et les foules d’émotions que j’ai ressenti. Je me suis mis dans la peau du personnage et la musique. C’étais émouvant et j’ai beaucoup appris à cet instant la malgré que je ne le savais pas encore. 

Mon grand amour pour les proverbes et leurs significations est né. Entre autre, selon le film, un homme qui connaît bien ces proverbes ne peut être méchant. Pierre qui roule n’amasse pas mousse! Malheureusement, il m’a pris quelques années pour en comprendre la vrai signification. Vous voyez, avec mon parcours anglais, le français manquait parfois de sens pour moi. Qui est pierre et de la mousse a cheveux? 

Dans une vie bien remplie, nous rencontrons diverses personnages, certains y restent et d’autres repartent aussi rapidement qu’ils y sont entrés. Parfois c’est le chemin entreprit qui change les choses et parfois, c’est l’espoir que demain sera différent. Je viens de Saint-Pie de Bagot, un petit comté près de Saint-Hyacinthe. J’ai perdu de vue beaucoup que j’ai connu la-bas en voulant partir pour l’aventure. En continuant mon chemin j’ai connu d’autres personnes pour lesquelles je me suis attachée par contre, jamais comme avant. J’ai été dans cette petite ville pendant les 18 premières années de ma vie et disons que j’en ai amassé de la mousse. 

J’ai peur de m’éloigné ou de partire trop vite. Je reste accroché à ce que j’ai pour pas le perdre. Par contre, est-il nécessaire de les garder ou les souvenirs peuvent suffire?

J’ai connu un homme qui n’avait rien mais tout en même temps. Il a resté chez moi pendant un mois et demi l’été passé. Appelons le Pierre, l’homme qui ne s’attache à rien a part ses valeurs et ses rêves. Il venait de Tennessee mais y avait pas remis les pieds depuis 6 ans. Partit pour vivre sur la route. Un vrai « gentleman » bien élevé ce qui m’avait étonné au départ ( différent des québécois). Pierre voulait le monde entier, le voir, le respirer, tout acheter, tout goûter mais, il n’avait pas besoin plus d’une paire de souliers à la fois, un pack-sac remplis, c’est tout! 

Il est partit un matin, triste de me laisser mais prêt pour autre aventure. Il a eu une jobine comme monteur de tours ( 250 pieds dans les airs pour installer une antenne) aux États-Unis et puisqu’il avait épuisé ses réserves d’argent, il fallait faire le plein! J’ai été excitée pour lui et contente pour nous. J’ai passé une des meilleures été en sa compagnie et je garde avec moi que de bons souvenirs. Sans lui, j’aurais jamais su qu’à la fin de mes études, je doit partire voyager un peu et apprendre que les meilleurs souvenirs sont ceux que personne a le temps de gâcher!

1 commentaire:

  1. De bons billets Katrina ! Lâchez-pas. Et aussi de belles perspectives de voyages éventuels...

    ;-)

    PL

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